Environnement

Extrait d'un rapport d'études sur la conception d'une maison à énergie positive (2009)



INTRODUCTION 


L’épuisement   progressif   des   ressources   en   énergie   d’origine   fossile   et   le 
réchauffement   climatique   de   la   planète   ont   conduit   la   communauté   internationale   à 
promouvoir des politiques de développement durable. En France, le secteur du bâtiment est le 
premier consommateur d’énergie, devant les transports et l’industrie. Il représente 46 % de la 
consommation  d’énergie  globale  et  25  %  des  émissions  de  gaz  à  effet  de  serre.  Devant  ce 
constat alarmant, la France mobilise aujourd’hui plusieurs programmes de recherches visant à 
réduire l’impact environnemental et le coût énergétique des bâtiments. 

 A  moyen  terme  il  est  possible  d’envisager  la  réalisation  de  bâtiments  à  énergie 
positive, c’est à dire que sur un bilan de temps définie, produisent plus d’énergie qu’ils n’en 
consomment. Néanmoins la construction et/ou la réhabilitation de tels bâtiments passera par la 
mobilisation de tous les professionnels du secteur mais aussi par un changement culturel de 
nos sociétés.  

L’objectif de la maison à énergie positive (MEP) est de pourvoir d’ici 20 à 25 ans à 
ses  propres  besoins  en  énergie,  ceci  grâce  aux  énergies  renouvelables.  L’énergie  non 
consommée pourrait être restituée sur le réseau qui deviendrait une immense coopérative de 
production. 

Dans  le  but  d'encourager  la  maîtrise  de  l'énergie  et  le  développement  des  énergies 
renouvelables  dans  l'habitat  individuel,  le  gouvernement  Français  accorde,  depuis  le  1er 
janvier  2005,  un  soutien  financier  sous  la  forme  d'un  crédit  d'impôt.  Il  concerne  les 
propriétaires, mais aussi les locataires et les occupants à titre gratuit. L'Agence Nationale pour 
l'Amélioration de l'Habitat (ANAH) attribue ainsi des subventions aux propriétaires réalisant 
des travaux dans des logements qu'ils occupent ou qu'ils louent à titre de résidence principale. 
Les travaux doivent permettre :  

¾  D’améliorer l'habitat en matière de sécurité, de confort, de salubrité, 
¾  D’économiser l'énergie, d’utiliser des énergies renouvelables,  
¾  D’améliorer l'isolation acoustique. 

S’inspirant  d’études  conduites  sur  ce  thème,  le  projet  présenté  en  partie  dans  ce 
document s’intitule «Maison à Energie positive : Partie Thermique». Il a pour but de repartir 
d’une  maison  familiale  traditionnelle  et  concevoir  son  équivalent  en  maison  à  énergie 
positive.  

La  réglementation  thermique  en  vigueur  (RT  2005)  fixe  la  consommation    pour  les 
constructions neuves entre 80 et 250 kWh par m² et par an, c’est-à-dire classée en catégorie A 
sur  l’échelle  de  logement  énergivore.  Or,  notre  maison  type  est  une  habitation  de  type  F5 
maison individuelle, située à Louviers en Haute Normandie, classée en catégorie C sur cette 
échelle, et en catégorie D pour les fortes émissions de gaz à effet de serre (annexe 1). C’est un 
duplex de 138 m², reparti sur 4 chambres à coucher, 1 salon, 1salle à manger, 2 douches et 1 


cuisine ; prévue pour quatre personnes et raccordée au réseau électrique EDF et à gaz GDF.  

L’objectif de cette étude est de :   

¾  réduire au maximum la consommation énergétique annuelle, 
¾  réduire l’empreinte environnementale de la maison, 
¾  produire une énergie plus propre et la revendre au service public. 
¾  Rentabiliser nos dépenses sur une période de 10 ans. 

Ce travail est subdivisé en 4 parties, la première traite de la revue de la littérature dans 
son  contexte  et  ses  enjeux,  la  seconde  est  consacrée  au  diagnostique  de  notre  maison 
traditionnelle. La troisième propose des résolutions techniques pour la transformer en MEP, et 
la  dernière  porte  sur  un  bilan  décennale  en  évaluant  l’amortissement  des  dépenses.  Le 
document   se   termine   par   une   conclusion   proposant   quelques   recommandations   et 
perspectives. 





I-  LES CONTRAINTES ENVIRONNEMENTALES 

Le dernier rapport rendu par le groupe intergouvernemental d'experts pour l'étude du 
climat (GIEC) prévoit une augmentation de la température moyenne de l'atmosphère terrestre 
de 1,5 à 6 °C d'ici à la fin du siècle. La valeur réelle dépendra essentiellement de l'importance 
et de la date d'application des politiques publiques mises en œuvre par les pays industrialisés. 

Les  conséquences  du  réchauffement  climatiques  sont  de  plus  en  plus  importantes. 
L’une  à  laquelle  on  pense  en  premier  est  la  montée  du  niveau  des  mers,  avec  ses  effets 
néfastes  sur  les  terres  basses  côtières  (inondations,  vulnérabilité  aux  tempêtes),  comme  les 
Pays-Bas ou les grandes plaines deltaïques (Bangladesh, Louisiane, etc.). Pour limiter celles-
ci et assurer le développement durable de nos sociétés, il est de notoriété admis qu'il faudra 
réduire les émissions de gaz à effet de serre à l'échelle de la planète à l'horizon 2050.  

II- LA REGLEMENTATION  

La loi d’orientation de la politique énergétique de 13 juillet 2005 fixe deux objectifs 
forts :  
¾  Diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre ;  
¾  Couvrir 10 % des besoins énergétiques de la France grâce aux énergies renouvelables. 

Cette nouvelle réglementation thermique « RT 2005 » va imposer un effort de 15 % 
sur la consommation d’énergie par rapport à la RT 2000. Les bâtiments existants, quant à eux, 
sont  soumis  depuis  2006,  à  un  diagnostic  de  performance  énergétique  avant  toute  vente. 
L’objectif de la réglementation thermique des constructions neuves prévoit une amélioration 
de la performance de ces constructions d’au moins 15 % à 40 % en 2020, une limitation du 
recours à la climatisation et à la demande en électricité.  

II -1    Les labels, haute et très haute performance énergétique 

Les labels HPE  et THPE (Haute et Très Haute performance Energétique) peuvent être 
attribués aux constructions dont les consommations sont respectivement inférieures de 10 % 
et 20 % aux références classées concernant le chauffage domestique et l’eau chaude sanitaire 
(ECS), et assurées par une énergie renouvelable (voir annexe 2). 

II -1-1 Deux modalités d’action au choix des acteurs  

Le maître d’ouvrage s’engage lors de sa demande de permis de construire à appliquer 
les  règles  de  construction  et  donc  la  réglementation  thermique.  Il  doit  pouvoir  justifier  du 
respect de la RT 2005 : 
¾  Soit au moyen d’une étude thermique, 


II -1-2- Enjeux économiques  




¾  Soit à l’aide de solutions techniques développées par la profession 

Aujourd’hui,  la  démarche  d’éco-construction  séduit  de  plus  en  plus  les  citoyens  et 
devient un marché à part entière. Même s’il n’existe aucune obligation légale de « construire 
écologique » en France, les projets pilotes se multiplient, la certification se met en place et les 
industriels se mobilisent et innovent pour répondre à la demande croissante de leurs clients. 
L’enquête 2006 « Caron Marketing » pour EDF, révèle que les Français sont de plus en plus 
sensibles  au  respect  de  l’environnement  et  aux  performances  énergétiques  de  leur  habitat. 
L’isolation,   le   chauffage   et   les   économies   d’énergie   deviennent   des   préoccupations 
prioritaires. 


III-     LE PRINCIPE D’UNE MAISON A ENERGIE POSITIVE  

Ce principe repose sur deux lignes directives et complémentaires: 

¾  La réduction des consommations énergétiques du bâtiment. L’amélioration du confort 
autant  en  été  qu’en  hiver.  Le  renforcement  des  systèmes  d’isolation,  l’utilisation  de 
matériaux innovants et l’optimisation de la ventilation et de l’éclairage. 
¾  Le développement des capacités de production énergétiques autonomes et propres aux 
moyens  des  matériaux  réfractaires,  panneaux  thermiques,  capteurs  solaires,  ou 
géothermie (pompes à chaleur), énergie éolienne ou panneaux photovoltaïques. 

III-1 Quelques freins 

L’un des freins majeurs que rencontre ce vent d’innovation est lié à la très grande 
diversité  et  au  grand  nombre  d'acteurs  du  domaine  de  bâtiment.  Cet  aspect  complique 
l’applicabilité  et  le  contrôle  du  logo  HPE.  En  outre,  il  est  très  difficile  de  sensibiliser  les 
collectivités locales et les populations à s’investir pour un habitat « intelligent ». En France, 
les prototypes de bâtiments HPE sont néanmoins en pleine éclosion. On estime à d’ici la fin 
de la prochaine décennie une prise de conscience à plus grande échelle.  

III-2 Les initiatives 

Certains  promoteurs  nationaux,  développent  des  logements  durables en  occurrence 
Bouygues Immobilier a livré 44 logements équipés de capteurs solaires et de toits végétalisés 
à Obernai dans le Bas-Rhin. Nexity Logement se lance dans la construction de «biologements» 
orientés santé et confort. Céquami vient de certifier une quinzaine de constructeurs désormais 
porteurs de la marque « NF maison individuelle démarche HQE ». 

Les  entreprises  Arcelor,  EDF,  GDF  et  Lafarge  se  sont  associés  au  CSTB  (Centre 
Scientifique et Technique du Bâtiment) et à l'ADEME pour créer la fondation de recherche « 


concevant et en réalisant des modèles pour sensibiliser les particuliers et les professionnels du 




Bâtiment-Energie  »  dont  la  finalité  est  de  favoriser  la  création  des  habitations  HPE,  en 
secteur.  

Côté  matériaux,  les  fabricants  recherchent  et  proposent  des  produits  innovants  pour 
répondre  à  la  demande.  Le  groupe  Lafarge  vient  de  créer  un  nouveau  béton  contenant  des 
fibres  organiques.  Saint-Gobain  mène  des  recherches  sur  des  vitrages  contenant  des  filtres 
permettant  de  purifier  l’air.  Parallèlement,  on  assiste  au  renouveau  de  certains  matériaux 
naturels  tels  que  le  chanvre,  le  coco,  la  laine  de  mouton  ou  encore  le  bois.  En  cinq  ans,  le 
nombre de maisons en bois a augmenté de près de 50 %. 

En matière d’éco construction, la démarche HQE « Haute Qualité Environnementale » 
fait  référence ;  4  exigences  sont  incontournables  :  la  relation  bâtiment-environnement, 
réduction des nuisances, gestion de l'eau et de l'énergie. 



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